Comment relâcher la pression pour gagner en trading ? (en 6 étapes)

Il est extrêmement facile d’être sous pression en trading. Il faut dire que les facteurs favorables à la pression sont nombreux. Mais agir sur les marchés dans un état psychologique sous pression est contre productif. Comme l’explique Mark Douglas dans « Traders : entrez dans la Zone », un trader doit approcher les marchés avec un certain détachement, sans inconfort émotionnel.

Cet état psychologique propice à la réussite au trading est justement ce que je cherche à atteindre dans le cadre de mon défi trading rentable. J’ai donc décidé de partager avec vous le fruit de mes recherches, réflexions, et expériences pour relâcher la pression de manière profonde et durable.

Nous allons d’abord voir ensemble quelles peuvent être les causes d’un état psychologique sous pression en trading (partie I). Nous verrons ensuite pourquoi il est nécessaire de relâcher cette pression (partie II). Enfin, je vous proposerai quelques manières de relâcher la pression pendant votre session de trading (III).

I. Pourquoi sommes nous sous pression en trading ?

II. Pourquoi faut il relâcher cette pression en trading ?

III. Comment relâcher la pression pendant votre session de trading ?

Relâcher la pression en trading
relâchez la pression et détendez vous en trading !
Image paredmondlafoto de Pixabay 

I. Pourquoi sommes nous sous pression en trading ?

Causes extérieures au trading

Initialement, nous avons déjà toute une panoplie de causes nous mettant sous stress durant notre vie quotidienne.
En dehors même de notre activité de trader, nous pouvons être stressés par nos préoccupations personnelles, notre éventuelle profession, notre famille, par le rythme de vie moderne, par le manque de temps. Je ne tente pas ici de faire une liste exhaustive de ces causes. Je me dois simplement de les relever, avant de me concentrer sur les causes liées au trading en lui même.

Causes propres au trading

Examinons une par une les causes liées au trading qui nous mettent la pression.

La pression de la réussite

Nous vivons dans un système social où la réussite est fortement encouragée, et l’échec est condamné. Dès l’école, on nous met la pression pour réussir son exercice, sa dictée, son évaluation, et son diplôme. Cela continue ensuite dans presque tous les domaines de notre vie. Que ce soit dans notre vie amoureuse, nos activités sportives, ou même un simple jeu sur le smartphone, on a été dressés pour réussir et gagner. L’échec est perçu comme quelque chose de mal et de honteux. L’échec serait un élément prouvant notre incompétence, notre faible valeur, et finalement, notre incapacité à survivre.

Nous avons donc tout cela en tête pendant nos sessions de trading. Nous ne devons pas rater notre session de trading, nous devons la réussir, y rencontrer le succès. C’est la même chose pour chaque trade individuel. Cette pression de la réussite nous impose de réussir absolument chaque trade. Tout trade perdant nous met en bouche le goût amer de l’échec.

La pression de l’argent

La pression de l’argent existe lorsque l’on trade en compte réel, et je vais développer cela dans un instant. Je tiens cependant à mentionner que cette pression monétaire peut aussi exister en compte demo selon moi. En effet, lorsque nous tradons en demo, nous sommes certains de ne pas gagner d’argent. Chaque journée supplémentaire en compte demo est une journée où nous n’avons pas gagné d’argent. Le simple fait de trader en compte demo pour donc constituer une pression financière en soi, de par l’absence certaine de gains.

En compte réel bien sûr, la réalité de la pression financière ne fait aucun doute. Lorsque l’on trade de l’argent bien réel, nous subissons une pression. Nous ne devons pas perdre ce précieux argent. Peut être n’en avons nous déjà pas beaucoup, et en perdre serait d’autant plus grave. Peut être cet argent est « emprunté » sur une cagnotte vacances, loisirs, ou pire, sur les économies de secours, sur un emprunt, ou sur l’argent des études pour les enfants. Dans tous les cas, la perte de cet argent en partie ou en totalité se ressentirait plus ou moins gravement dans notre réalité.

Même si l’argent placé chez notre courtier ne nous est pas vital, le perdre nous fait mal. Même si nous pouvons nous permettre de perdre cette somme sans incidence dommageable, cela reste toujours désagréable. Il y a de fortes chances que nous ayons grandi avec l’idée que l’argent est rare et précieux, et qu’en perdre est grave et dangereux. Si en plus de cela nous avons travaillé dur pour le gagner, ou nous sommes un peu radin, la souffrance est pire.

Pour résumer cette partie qui est probablement limpide pour nous tous, l’idée de perdre notre précieux argent nous inflige une forte pression psychologique.

La pression du temps

Le temps qui passe constitue une pression en trading. Il y a d’abord le temps que nous consacrons à l’étude et à la pratique du trading. Chaque heure passée à nous former, puis à pratiquer, est une heure prise à notre temps de loisir, de plaisir, en famille, avec nos amis. A moins d’avoir une profonde passion pour les marchés, nous préférerions probablement faire quelque chose de plus essentiel à notre bonheur. « Perdre » cette partie de notre temps de loisirs peut donc déjà constituer une pression.

Surtout, le temps nous inflige une cruelle pression quand il passe sans que notre réussite ne se matérialise. Ceci est d’autant plus valable lorsque nous tradons sans succès depuis longtemps. Chaque mois supplémentaire sans réussite, ou sans progrès notable, est une pression supplémentaire. C’est la pression nous poussant à obtenir des résultats au plus vite. Le temps qui passe nous met face à notre potentielle incompétence ou incapacité en trading. Il nous met aussi face à la dure vision d’un échec éternel et certain en trading.

La pression de l’ego

Réaliser une session de trading médiocre, voire mauvaise, met un coup dur à notre ego. Dans la continuité de la pression de la réussite vue plus haut, l’ego n’aime pas l’échec. Mais la pression de la réussite serait plutôt due à des facteurs de survie et de compétitivité. La pression de l’ego est liée à notre orgueil, et notre désir d’avoir raison et de briller. Dans le même esprit que la réussite, nous sommes dressés pour vouloir toujours avoir raison. Notre manière naturelle de raisonner nous fait voir la prise d’un trade comme un engagement intellectuel de nos connaissances, de nos compétences. Si nous perdons le trade, nous aurons tendance à le prendre personnellement. Nous pensons que notre valeur, notre intelligence, et notre honneur sont directement remis en question.

La pression de notre entourage

Notre famille proche principalement, mais aussi nos amis, et la famille plus éloignée, peuvent nous mettre la pression en trading. Ils peuvent vouloir passer plus de temps avec nous, et voir d’un mauvais oeil toutes ces heures passées en tête à tête avec le prix d’un actif. Il en résulte une pression nous imposant de réduire la durée et la fréquence de nos sessions de trading.

La pression de notre entourage la plus forte cependant, est celle liée aux résultats selon moi. Nos proches nous voient nous lancer dans cette « folle » aventure du trading, si risqué et incertain. On leur promet alors parfois que ça vaut le coup, qu’après quelques mois de formation, de pratique, nous pourrons gagner de l’argent. Mais si les premiers gains substantiels se font désirer, nos proches peuvent se poser des questions. Pire, ils peuvent nous poser des questions, explicitement ou non. « Comment ça se passe ton trading ? tu as des résultats ? tu progresses ? tu ne veux pas laisser tomber ? ça va prendre combien de temps ? ».

La pression de ne rien manquer

Une dernière pression pour la route. Celle-ci est un poil plus technique, et bien connue des traders. La pression de manquer un mouvement, de louper une opportunité. Certains diraient même que la frustration de manquer une belle opportunité est plus douloureuse que celle de perdre un trade. Je pense qu’il y a du vrai dans cette remarque, et cela nous laisse imaginer l’intensité de la pression de ne pas louper un mouvement. Je la connais bien puisqu’elle m’a joué des tours pendant de nombreux mois, me poussant à agir impulsivement, et de manière irréfléchie. Cette pression de ne rien manquer pourrait bien être une des plus pernicieuses et vicieuses en trading.

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II. Pourquoi faut il relâcher cette pression en trading ?

Il faut relâcher cette pression en trading, car il est recommandé d’être dans un état psychologique libre de tout inconfort émotionnel, et libre de toute inquiétude. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Mark Douglas dans « Traders : entrez dans la Zone ».

Je ne vais pas développer exagérément cette partie, puisque cette idée est déjà présentée dans mon résumé du livre accessible en cliquant sur le lien. Rappelons juste que la motivation principale à être libéré de toute pression en trading est le déblocage de notre cerveau. C’est là que je vous dois quelques précisions. Mark Douglas dans son livre utilise les termes d’acceptation du risque, de l’incertitude. Il évoque la capacité de perdre un trade sans souffrance psychologique. Il se trouve qu’au long de mes sessions de trading, en m’observant, il m’a été plus facile de considérer cet état psychologique favorable comme étant « sans pression ». Les concepts de risque et d’incertitude restent finalement assez abstraits pour moi. Ce que j’ai pu viscéralement constater en revanche, c’est la présence d’une tension psychologique, d’une pression. La pression de gagner, de ne pas perdre, de produire du résultat. Bref, je ne vais pas répéter la première partie.

Donc pour conclure cette partie II, il est nécessaire de relâcher la pression afin d’être dans un état psychologique favorable à l’entrée dans la zone. Lorsqu’on entre dans la zone, notre cerveau ne nous joue plus de tours (en occultant certaines données des graphes), et il peut même entrer en phase avec les mouvements du marchés.

C’est une perspective plutôt réjouissante non ? Voyons maintenant dans la partie III comment relâcher concrètement la pression.

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III. Comment relâcher la pression pendant votre session de trading ?

Nous allons ici nous aider de la première partie, qui énonçait les sources de pression, afin de mieux pouvoir les démonter.

Faites de votre session de trading un moment spécial, hors du temps et de l’espace

D’accord… j’y vais un peu fort dans la formulation de mon titre. Mais je pense que vous avez saisi l’idée. A partir du moment où vous allumez vos écrans, et ouvrez vos graphes, oubliez tout le reste. Pendant que vous tradez, il n’y a plus de place dans votre cerveau pour les préoccupations du quotidien. Éteignez tout cela, en sachant cependant que vous y accorderez à nouveau votre attention après la session de trading. Dans le cas contraire, votre cerveau ne vous « fera plus confiance » et refusera d’oublier toutes ces préoccupations.

Soyez réalistes et raisonnables dans vos attentes

Fixez vous des objectifs de travail et de résultats raisonnables, en phase avec la réalité de votre quotidien. Vous ne pourrez pas travailler autant, et avancer aussi vite, quand vous avez 1h tous les deux jours pour les marchés, ou quand vous faites du trading à temps plein. Fixez vous des objectifs de travail raisonnables (nombre d’heures par semaine). Surtout, fixez vous des objectifs de résultats certes ambitieux, mais suffisamment réalistes. Il peut être fortement décourageant de s’attendre à être millionnaire dans 6 mois, pour finalement ne toujours pas être rentable au bout de 3 ans. Alors que cet objectif est peu réaliste quand on n’a que 5h par semaine à consacrer au trading par exemple. En fait il est peu réaliste tout court…

Devenez ami avec l’erreur et l’échec

C’est là une formulation un peu hérétique qui va peut être en choquer parmi vous. Je ne dis pas cela dans le sens d’être un fidèle compagnon de l’échec. Ce que j’entends ici, c’est de ne plus considérer l’erreur et l’échec comme des ennemis, ou comme des malédictions à éviter. Michael Marcus est passé par l’échec avant de devenir un grand trader. Les magiciens des marchés interrogés par Jack Schwager utilisent les erreurs comme un outil de progression. Mark Douglas évoque aussi une attitude gagnante optimiste, dans laquelle on considère chaque erreur comme une opportunité de déceler une lacune à combler, et un pas supplémentaire vers le succès.
Si les plus grands traders ont cette attitude face à l’échec et aux erreurs, nous ferions probablement bien de les imiter.

De plus, en ne considérant plus l’échec et l’erreur comme des maux absolus, vous ne chercherez plus à les éviter à tout prix. Ainsi, votre cerveau ne les verra plus comme une menace dangereuse à fuir. C’est une attitude psychologique idéale en trading, qui désactivera le filtre cérébral occultant des informations importantes de la part du marché.

Dans le cadre de ce conseil, je suggère de consacrer quelques sessions à perdre un maximum de trades (en démo ou avec faible levier). Vous pouvez officiellement et formellement fixer comme objectif de ne pas obtenir beaucoup de trades gagnants. Cela permet de dédramatiser la perte, et de se confronter à ce que l’on craint. Cela me donne l’idée de développer cette idée dans un article spécial prochainement…
Dans le même esprit, vous pouvez fermer les yeux et prendre 3 minutes ou plus pour visualiser et vivre intensément une situation de perte. Puis rendez vous compte que ce n’est pas si grave ni terrible. Confrontez vous à la réalité de la perte, de l’échec en trading, vivez cette réalité.

Semez des graines

J’aurais pu utiliser un titre un peu plus explicite, et moins champêtre, comme « investissez dans votre succès ». Mais j’aime bien cette idée de patience expérimentée en jardinage. Vous pouvez acheter du basilic, ou vous pouvez semer vos graines. Quand vous semez vos graines, vous savez que vous allez devoir attendre un peu plus longtemps avant d’avoir votre basilic que quand vous l’achetez. Vous allez fournir des efforts qui seront parfois perdus (graines qui ne germent pas, pousses qui meurent prématurément). Mais le résultat attendu est d’avoir votre propre basilic, gratuit, et à portée de la main tous les jours.

Je pense que c’est la même chose en trading. Nous devons accepter de consacrer quelques sessions, voire quelques semaines, ou mois, à un investissement. Cet investissement ne donne pas de résultat immédiat. Nous ne devons pas attendre de ces sessions d’entrainement qu’elles nous rapportent de l’argent. Soit nous tradons en demo (donc pas de gains financiers), soit nous allons être à zero, voire perdre un peu d’argent si nous sommes en compte réel. Nous devons nous détendre face à cette nécessité, et cultiver la patience face au nécessaire temps d’apprentissage. En l’occurrence, nous avons besoin de plusieurs sessions de trading dont l’objectif unique sera de prendre les bonnes habitudes psychologiques. Une apprenti barman gâche quelques bières lorsqu’il apprend à les servir à la pression. Elles ont trop de mousse. C’est la même chose pour nous traders. Acceptons complètement l’idée de « gâcher » plusieurs sessions, qui ne nous rapporteront aucun euro, mais qui nous feront intégrer les bases indispensables pour notre succès futur.

Ce n’est pas de votre faute si vous perdez

Non, ce n’est pas de votre faute. Si nous perdons en trading, c’est parce que nous prenons une majorité de mauvais trades. Or si nous prenons de mauvais trades, c’est parce que nos mécanismes psychologiques actifs nous bloquent l’accès à des informations vitales fournies par les graphes. Imaginez que vous tradez en n’ayant accès qu’à une petite partie du graphe. Une peu comme cela :

graphe trading incomplet

Cela complique un peu les chances de prendre un bon trade non ? Et bien selon Mark Douglas, c’est ce qui arrive lorsque nous n’avons pas l’attitude psychologique adaptée sur les marchés. Je l’ai effectivement constaté, et vous l’avez peut être vécu aussi. On s’en rend compte par exemple lorsque l’on découvre un support qui nous saute aux yeux après coup, alors que nous ne le voyions pas dans le feux de l’action du trade.
Ce n’est donc pas de votre faute si vous perdez, mais c’est de votre faute si vous ne prenez pas les mesures nécessaires et connues de vous pour remettre votre cerveau de votre coté.

Soyez bienveillant envers vous même

Nous l’avons déjà dit, l’environnement dans lequel nous grandissons exige souvent de nous réussite et perfection. Nous avons souvent tendance à copier le comportement des pires de nos éducateurs, en étant exagérément durs et exigeants avec nous même. Comme une figure d’autorité dure et intransigeante, que nous avons probablement déjà rencontrée, nous sommes impitoyable avec nous-même. Il s’agit souvent d’un automatisme que nous n’avons jamais pris la peine de remettre en question. Cet automatisme va en général ensemble avec une mauvaise image de soi même, ou un manque d’amour pour soi-même.

Et si nous nous adressions le message d’amour de la patience, de la bienveillance et de la pédagogie ? Pourquoi ne pas être attentionné, doux, encourageant, et positif avec nous même ?
Pour cela, nous pouvons commencer par nous permettre le droit à l’erreur, à l’imperfection. Surtout, nous pouvons nous laisser le temps nécessaire à un apprentissage efficace et progressif. Nous pouvons célébrer nos succès (même petits) et dédramatiser nos échecs, en nous auto réconfortant, et en tirant les leçons de ceux-ci.

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Conclusion

Relâcher la pression peut être très difficile en trading. On peut entrer dans un cercle vicieux. L’absence de résutats positifs nous stresse, nous angoisse, et nous énerve. Nous sommes alors dans un état psychologique encore plus néfaste aux gains. Ce processus peut partir en effet boule de neige avec le temps qui passe et le succès qui semble s’éloigner toujours plus loin. Alors que ce qui est nécessaire, c’est justement de se détacher du succès immédiat, et des résultats positifs, afin de pouvoir mieux les atteindre, mais un peu plus tard. Cela peut sembler paradoxal, mais il en est de même dans la plupart des disciplines. Il est contre productif de faire des acrobaties sur une rampe avec son vélo si l’on peine déjà à garder l’équilibre en ligne droite. Avant de piloter un avion de chasse, on s’entraîne sur un simulateur, puis sur un petit avion de tourisme, etc., longtemps avant de tenir le manche d’un avion supersonique. Si l’on n’a jamais fait de cuisine, on doit s’attendre à rater plusieurs plats qui seront immangeables. L’apparente et fausse accessibilité du trading peut nous rendre impatient et trop exigeant envers nous même. Mais nous devons entièrement accepter de perdre et de rencontrer échecs après échecs, le temps d’apprendre de nous erreurs, et surtout, le temps d’acquérir la bonne attitude psychologique.

Si ce thème vous intéresse, vous pouvez le développer et l’approfondir en lisant mon article proposant des solutions contre la peur de perdre.

Qu’avez vous pensé de cet article ? Vous sentez vous sous pression lorsque vous tradez ? pensez vous que cela vous aide ou au contraire que cela vous ralentit ? Comment parvenez vous à relâcher la pression ? J’aimerais beaucoup lire votre avis dans les commentaires ci-dessous !

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